AUTO-STOP en Argentine – Mes aventures et mes conseils !

Auto-Stop en Argentine

Je suis aventurière. J’adore vivre de nouvelles expériences et me lancer des défis. Mais l’AUTO-STOP, je ne pensais jamais franchir le pas, tout simplement parce que je considère cela dangereux !

Si l’idée m’est finalement venue à l’esprit en Argentine, c’est parce que j’y ai croisé plusieurs personnes (locaux et étrangers, filles et garçons) qui voyageaient en STOP. C’est une pratique commune chez les voyageurs, car les tarifs des transports y sont élevés.

Moi aussi, j’ai décidé de sauter le pas le jour où j’ai réalisé que mon budget ne me permettait pas de rester aussi longtemps que je le souhaitais en Argentine. Je devais trouver une alternative plus économique au bus.

 

 

Mes aventures en AUTO-STOP 

L’agent de police, au poste de contrôle à la sortie de la ville El Calafate : « Vous allez où comme ça ? »

Moi, avec une grande assurance : « Je pars à El Chalten (située à 215 km de là) »

L’agent de police : « Vous y allez à pied ? »

Moi : « Euhhh non, je vais faire du STOP (« voy a dedo ») »

L’agent de police, sceptique : « OK, merci de vous rendre dans ce bureau pour communiquer toutes les informations vous concernant à ma collègue. »

C’est ainsi que je me suis me lancée dans cette nouvelle aventure : l’AUTO-STOP en Argentine, tout à fait confiante et sereine.

L’amorce d’une série de 3 épisodes aux déroulements complètement différents et forcément improbables 🙂

  1. 16/01/2016 (Patagonie : El Calafate -> El Chalten) : STOP fait seule, 1h d’attente sur le bord de la route, 215 km parcourus, trajet effectué avec 2 véhicules (2 voitures),
  2. 20/01/2016 – 22/01/2016 (Patagonie : El Chalten -> Sarmiento) : STOP fait à 3, 13h d’attentes sur le bord de la route, 840 km parcourus, trajet effectué avec 5 véhicules (4 voitures + 1 VAN),
  3. 12/02/2016 (San Luis -> Cordoba) :  STOP fait seule, 1h d’attente, 430 km parcourus, 1 véhicule (1 camion).

 

Mon bilan

Au final, j’aurais fait quasiment 1500 km, en AUTO-STOP, avec en prime 200 € d’économies.

En Patagonie (sud de l’Argentine) :

  • Je dirais que c’est la région la plus safe pour faire du STOP en Amérique du Sud.Il s’agit d’une région très peu peuplée. Comme disent les argentins : en Patagonie, après «la nada » (littéralement « rien » en français), il y a la nada. C’est aussi la zone la plus touristique et la plus chère d’Argentine. Elle est difficile d’accès (distances très longues entre 2 villes, transports relativement chers).
  • Revers de la médaille : Peu de véhicules y circulent, et beaucoup de voyageurs y font du STOP. Il faut donc s’armer de patience et compter sur sa bonne étoile pour ne pas attendre longtemps.
  • Lorsque l’on fait du STOP dans cette région, on est quasiment sûrs de ne pas être le seul sur le bord de la route à attendre (on peut même se faire des compagnons de voyage pendant les quelques heures d’attente :-)).
  • Les paysages sont magnifiquement beaux dans cette région. L’avantage avec le STOP, c’est que l’on peut gentiment demander au conducteur de s’arrêter à certains endroits pour apprécier la beauté de la nature et prendre de belles photos !

Le Reste de l’Argentine :

  • Il faut être plus vigilant. Ce sont des zones plus peuplées, moins touristiques et plus dangereuses. Donc, idéalement, il vaudrait mieux être à 2 pour faire le STOP.

L’AUTO-STOP est un voyage en soi

J’aurais expérimenté la route avec une famille en vacances, un camionneur épuisé en retard pour sa livraison, un couple en lune de miel et des backpackers en tour d’Amérique du Sud. Sur le siège passager d’un 4×4, d’un camion et d’un pick-up, mais aussi à l’arrière d’un VAN. A échanger sur nos cultures, nos histoires, nos visions de la vie, mais aussi à chanter, à danser et à dire des conneries. Aux rythmes de Manu-Chao, de la cumbia (musique locale) et du rock argentin. Seule ou accompagnée, avec quelques minutes ou plusieurs heures d’attente.

J’aurais dormi une nuit à l’avant d’un VAN, et mangé un bon « Asado » (grillades) préparé par un chef cuisinier, auprès d’un fleuve.

Une rencontre précieuse

 

Le tout, dans la joie et la bonne humeur 🙂

Ce sont aujourd’hui, des souvenirs inoubliables, et une nouvelle expérience au compteur !

Au delà d’une alternative gratuite aux bus, j’ai réalisé que l’AUTO-STOP était un voyage en soi. On se laisse porter par les rencontres, les envies et l’inattendu. On y vit des moments de joies, de galères et de partage. Cela permet aussi d’en apprendre sur l’autre et sur soi !

 

Mes conseils 

Si comme moi, vous voulez parcourir l’Argentine, que vous avez suffisamment de temps mais pas assez de sous pour les bus, ou que tout simplement pour vous voulez assouvir votre soif de découverte. J’ai concocté pour vous quelques informations pratiques pour une bonne entrée en matière 🙂

Je suis consciente que le risque est présent, un peu plus que dans d’autres circonstances. Toutefois, le jeu en vaut la chandelle, lorsque l’on prend certaines précautions !

  • Se préparer

1. Renseignez-vous auprès des locaux sur la faisabilité du STOP

Avant de faire du STOP, demandez aux locaux (à l’auberge où vous logez ou l’habitant chez qui vous êtes) si les gens font habituellement du STOP, à partir de cette ville.

Demandez-leur aussi conseil à propos de l’endroit où il est préférable de s’arrêter pour faire de l’AUTO-STOP.

2. Renseignez-vous bien sur le trajet que vous allez parcourir (villes / villages / distances / logement)

Les distances sont très longues en Patagonie. Vous pouvez traverser des centaines de kilomètres, sans rencontrer âme qui vive.

Avant de vous embarquer dans l’aventure, renseignez vous sur les villes / villages, qui seront sur la route pour votre destination finale. Vérifiez que vous pouvez y trouver un logement si vous devez finalement vous y arrêter pour dormir (pour plusieurs raisons : le véhicule qui vous prend ne va pas jusqu’à votre destination finale, vous ne pouvez pas atteindre votre destination finale dans une heure raisonnable).

3. Fixez-vous une heure limite de départ 

Faites-le en fonction de la distance de la prochaine ville la plus proche sur la route pour votre destination. Cela vous évitera de vous retrouver à la tombée de la nuit au milieu de nulle part.

4. Préparez un joli carton indiquant la route que vous voulez emprunter ou votre destination 

Faites un carton drôle et lisible surtout. Cela attirera plus l’attention du conducteur et lui donnera envie de vous prendre dans son véhicule. Si votre destination est un village paumé, idéalement, indiquez le nom de la ville connue la plus proche.

  • Se lancer

5. Attendez à des endroits stratégiques, et plus ou moins sécurisés 

  • Dans une station service, à la sortie de la ville : cela vous permettra d’avoir un premier échange avec le conducteur, avant de décider ou pas de monter avec lui. Ce sera rassurant pour vous deux. En général, l’instinct ne trompe pas,
  • Après le poste de contrôle de police, à la sortie de la ville : n’hésitez pas à demander aux agents de police de vous aider. Ils peuvent vous proposer de demander aux gens s’ils veulent bien vous prendre dans leur voiture,
  • Sur le bord de la route principale, à la sortie des petites villes ou villages,

6. Attendez à un endroit où vous êtes visibles de loin, et où le conducteur peut ralentir et s’arrêter

7. Respectez la file d’attente des autostoppeurs

Le premier arrivé est le premier servi. Logique ! N’essayez pas d’user de subterfuges pour griller la file. On n’hésitera pas à rappeler à l’ordre !

8. Sortez tôt le matin (surtout en Patagonie)

Les véhicules sortent tôt, compte tenu des longues distances. Sortir tôt vous évitera d’arriver dans la nuit.

9. Brandissez votre joli carton

La destination doit être idéalement connue et lisible sur le carton. Lorsque vous attendez déjà sur une route et qu’il n’y a pas de bifurcation, le carton n’est pas nécessaire.

10. Armez-vous de patience !

Les délais d’attente sont très aléatoires. Ils peuvent être très longs. C’est au petit bonheur la chance. Il ne faut pas se décourager. Prévoyez de quoi vous alimenter et boire.

11. Moins nombreux vous êtes, plus vous aurez de chance d’être pris

Naturellement, on vous prendra plus rapidement si vous êtes seuls. Cela devient compliqué à partir de 3, surtout lorsqu’on voyage avec de gros sac-à-dos. Ça nous a coûté 3j pour faire 800 km, mais cela a eu le mérite d’être drôle et riche en aventures 🙂

Le meilleur compris (sécurité et place) est d’être à deux !

12. N’hésitez pas à vous montrer drôles, souriants 🙂

Ça passe toujours mieux ! Si vous êtes plusieurs, mettez-en avant les filles !

Et cachez vos gros sacs (ils peuvent faire peur :-)).

  • Se protéger

13. Identifiez le conducteur

Avant de monter dans le véhicule, pensez à noter le numéro de la plaque et à l’envoyer (je ne l’ai jamais fait), ou à demander à appeler depuis le téléphone du conducteur pour l’identifier (déjà fait :-)).

14. Gardez les objets de valeurs et vos documents importants sur vous

15. Evitez de faire du STOP à la tombée de la nuit

C’est toujours plus dangereux. Question de bon sens 🙂

Avec tout cela, il faut espérer ne pas être au mauvais endroit au mauvais moment !

Ceci dit, feriez-vous de l’AUTO-STOP en Argentine ?!

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2 968 réponses

  1. Enora dit :

    Salut !
    Merci pour ton article qui m’aide bien et me rassure sur l’auto stop en Argentine. Je suis actuellement en Argentine avec une amie. On n’a encore jamais fait de stop mais vu les prix des transports ici et notre budget qui se dilapide plus vite que prévu, on regarde pour sauter le pas.
    Avais-tu une tente au cas où tu étais déposée dans un endroit paumé ? On n’en a pas et je me demandais si c’était vraiment gênant ou si en préparant bien son trajet et en repérant les villes avec hebergements où il est possible de s’arreter c’est faisable.

    • Mouna dit :

      Hello ! Ce sont exactement ces raisons qui m’ont poussé à faire du STOP en Argentine, parce que je voulais rester dans le pays mais je ne pouvais pas me permettre de payer les transports 🙂
      Je n’avais pas de tente, les personnes avec qui j’avais fait du STOP par le suite non plus. Pour moi, la tente n’est pas nécessaire. Il suffit comme tu dis de préparer le trajet, identifier les villes sur la route dans lesquelles vous pourrez potentiellement vous arrêter pour la nuit, et les hébergements qui s’y trouvent. Ce que je vous conseille, c’est de faire en sorte d’arriver dans ces villes en plein jour (et donc sortez tôt aussi), pour pouvoir chercher l’hébergement et avoir la possibilité de continuer si vous n’en trouvez pas !